Histoire brève :

La chapelle a été construite sur le site d'une léproserie, active au Moyen Age ( sainte Madeleine est considérée comme la patronne des lépreux). Dès la fin du XVIsiècle, elle est progessivement abandonnée et seule une restauration votée le 3 juillet 1864 empêchera son délabrement total. De nouveau délaissée après la Seconde Guerre mondiale, elle sera finalement détruite le 1er octobre 1976, pour être rebâtie a l'initiative d'Eric Bonnet, fils du maire de l'époque, de Joseph Le Bayon et d'habitants du quartier, qui créent l'association des amis de la chapelle. De nombreux bénévoles ont oeuvré pour redonner son éclat à l'édifice, notamment des sculpteurs, peintres et menuisiers.

Pourquoi cette chapelle a-t-elle été construite dans ce lieu ?

Rien n'est plus difficile à saisir ou même à cerner que l'histoire lointaine de « notre » chapelle; à cette difficulté, due à l'absence d'archives et sans doute de hauts faits, s'ajoutent celles provenant de l'isolement de cet édifice, au service pendant longtemps des lépreux, voués à laisser le moins de traces possibles et à devenir des ombres.

Il a fallu des siècles avant que l'on s'intéresse à la vie dans les léproseries médiévales. L'odeur, l'horreur, et peut-être la banalité de notre chapelle (plus de 40 lieux isolés s'appellent « Madeleine » en Morbihan) n'ont inspiré aucun chroniqueur des époques passées.

On prétend, d'après une tradition digne de foi, qu'il y eu au Moustoir, très vieux village de Carnac, à la suite des moines de Saint Tugdual venus desservir le bourg, un établissement de « moines rouges »(er ménahed ru), vraisemblablement des moines hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem. Ils devaient diriger la première léproserie du pays.

La léproserie, si elle a vraiment existé au Moustoir même, comme nous le pensons, fût transférée plus tard vers l'Est, à « la Madeleine », entre les villages de Kerguéarec et de Kerguéno. Une chapelle isolée en plein champ y fut construite, en l'honneur de Sainte Marie Madeleine, patronne des lépreux, ou Cacous, et une curieuse fontaine creusée tout près du sanctuaire, sur le placître. C'était au Moyen-Age, à l'époque des croisades, où la lèpre fit des ravages chez nous, avec le retour des croisés de Terre Sainte. Le centre de la Madeleine, plus éloigné des agglomérations et plus important que celui du Moustoir, diminuait les risques de contagion. Les lépreux y furent relégués et y construisent des huttes ou des habitations individuelles dont on rencontre encore sur place des traces, groupées autour d'une place « er blacen » et d'une « rabine », sorte d'allée où les malheureux reclus fabriquaient leurs cordes, car ils exerçaient le métier de cordiers.

Ce centre de lépreux, ou maladrerie, fonctionna longtemps, pratiquement jusqu'à la disparition de la maladie, qui nécessitait la réclusion.

Alors la chapelle devint frairiale et paroissiale.